Mots-clés : concurrence, salarié
La Cour de Cassation vient d'apporter une nouvelle restriction au domaine de liberté dont dispose l'employeur en matière de clause de non-concurrence.
L'employeur peut unilatéralement renoncer à imposer au salarié dont le contrat est rompu, le respect de la clause de non-concurrence à condition que le contrat de travail ou la convention collective lui en donne la possibilité (Cass. Soc. 28 mars 2007 n°06-40.293).
Par sa renonciation, l'employeur échappe au paiement de la contrepartie pécuniaire ce qui permet au salarié de recouvrer sa liberté pleine et entière pour travailler au service du concurrent.
Ainsi, si la convention collective stipule un délai de quinze jours pour libérer le salarié de son engagement de non-concurrence à compter de la notification du licenciement, l'employeur était tenu de respecter ce délai sous peine de forclusion.
Bilan : Si l'employeur libère le salarié le 16ème ou le 17ème jour, il est tenu de verser l'indemnité pécuniaire compensatrice pendant toute la durée de la clause à raison de son retard.
La Cour de Cassation vient, pour la première fois, aux termes d'un arrêt remarqué du 13 juillet 2010, de réputer la clause non écrite.
La Cour de Cassation, dans un souci de protection du salarié, considère que ce dernier ne peut pas être laissé dans l'incertitude quant à l'étendue de la sa liberté de travailler.
Mais, alors, que signifie l'expression "au moment du licenciement" ?
L'expression choisie par la Cour de Cassation – au moment du licenciement – laisse substituer une zone d'incertitude et par voie de conséquence d'insécurité regrettable.
Se pose alors la question délicate de savoir ce que doit faire l'employeur en cas de démission ou de prise d'acte de la rupture à l'initiative du salarié ou encore, en cas d'action du salarié en résiliation judiciaire du contrat de travail.
En ce qui concerne la demande de résiliation judiciaire du contrat de travail à l'initiative du salarié, deux approches sont possibles.
- soit la date de saisine du conseil des prud'hommes introduisant la demande de résiliation judiciaire du contrat.
Vincent COTTEREAU
Avocat à TOURS
Avocat spécialisé en droit social